La force de l'héritage. Sociologie du mouvement social des ex-braceros (Travailleurs agricoles mexicains 1942-1964) et ses enjeux

AutorPhilippe Schaffhauser
Páginas50-64
TRACE 62 (Diciembre 2012): págs. 50-64
50
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D.R. © 2012. Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos. México, D.F. ISSN: 0185-6286.
www.cemca.org.mx
La force de l’héritage
Sociologie du mouvement social des ex-braceros
(Travailleurs agricoles mexicains 1942-1964)
et ses enjeux
Philippe
Schaffhauser
Resumen: A lo largo de sus 20 años de
existencia, de 1942 a 1964, el programa
Bracero se tradujo en la firma de 4 646 199
contratos de trabajo e involucró a cerca de 1.5
millones de trabajadores; los que inicialmente
fueron empleados en la construcción de vías
férreas y en la agricultura, y después de la
Segunda Guerra Mundial, sólo en el sector
agrícola. Este movimiento también es cuestión
de generaciones y una historia de géneros. Di-
cha articulación hace de esta lucha social “un
asunto de familia” que se desarrolla principal-
mente en el medio rural mexicano, cuyo vector
principal de expresión es la comunidad a su
alrededor. El tema del bracero refleja también
la actualidad de la cultura política mexicana,
ya que recoge experiencias colectivas e indivi-
duales heredadas de los movimientos sociales
del la segunda mitad del siglo pasado.
Abstract: Throughout 20 years, from 1942
to 1964, the Mexican Farm Labor Program
represented the signature of about 4 464 199
contracts for 1.5 million of workers who
were initially employed in the construction
of railways and in agriculture and after the
World War II only in the agricultural sector.
This movement is also a question of genera-
tions and of gender history. This articulation
makes this social struggle « a family affair »
that is taking place principally in the mexican
rural context for what the main expression
vector is the community and its surrounding
area. The theme bracero also reflects today
« mexican political culture » because it in-
cludes collective and individual experiences of
social movements inherited from the second
half of the last century.
Résumé : Au cours de ses vingt-deux ans d’exis-
tence, de 1942 à 1964, le programme Bracero
s’est traduit par la signature de 4 646 199
contrats de travail pour environ 1.5 million de
travailleurs. Ceux-ci furent d’abord employés
pour la construction des chemins de fer et pour
l’agriculture puis, après la Seconde Guerre mon-
diale, seulement pour l’agriculture. Ce mouve-
ment est aussi une question de générations et
d’histoire du genre. Cette articulation fait de
cette lutte sociale « une affaire de famille » qui
se déroule principalement dans le milieu rural
mexicain dont le vecteur d’expression principal
est la communauté et ses environs. Le sujet
bracero reflète aussi ce qu’on le pourrait appeler
l’actualité de la « culture politique mexicaine »
issue des expériences collectives et individuelles
héritées des mouvements sociaux de la seconde
moitié du siècle dernier.
[familias rurales, emigrantes, braceros, fondos de pensión, jornaleros agrícolas]
Comment dire les choses ? Comment situer au mieux la singularité historique des braceros
(journaliers agricoles mexicains) qui, de 1942 à 1964, ont contribué à l’effort de guerre nor-
daméricain, puis à la croissance économique de l’Oncle Sam ? Et comment surtout mettre en
contexte cette expérience collective migratoire et la condition sociale de cette main d’œuvre
internationale au regard d’autres exemples fournis par l’histoire (les histoires collectives) de la
deuxième moitié du 20e siècle ? À quoi peut bien en effet ressembler le Programme bracero
Mexique-États-Unis et le type d’hommes que ces accords bilatéraux ont pu produire ? Quel
pourrait être l’équivalent sociologique1, puisé dans d’autres réalités nationales contemporaines,
qui permettrait de comprendre à quoi et à qui a-t-on affaire ? Pour répondre à ces questions,
il faut commencer par préciser, même à grand traits, comment s’est construit ce que les auto-
Que lo sepa Zacatecas,
Que lo sepa el mundo entero,
Que el gobierno federal se chingó nuestro dinero.”
Chant de lutte de femmes et de filles de braceros, Zacatecas, Février 2012
« Au Mexique, il n’y a pas tragédie, il n’y a que des outrages. »
Carlos Fuentes, La plus limpide región, 1956.

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